Vivre en Thaïlande

Alors que les actualités nous montrent une situation tendue en Thaïlande, nous pouvons porter dans le prière ce peuple en évoquant David, un ami de la communauté, jeune prêtre et membre des Missions étrangères de Paris, sur place depuis quelques mois à peine… Voici un extrait d’un de ces derniers courriers où il évoque son travail d’inculturation sur place…

Apprendre un langue, c’est s’attaquer à une montagne. Un haute montagne.Il y a de l’exaltation à grimper sur une montagne, de l’enthousiasme, de la joie aussi : les paysages, l’effort, les exploits petits et grands, le picotement délicieux du défi, les fleurs, les animaux, les rencontres, l’entraide, les jeux de lumière, le suspense des paysages à surgir, la fierté à venir de l’avoir fait, les perspectives sans cesse renouvelées. Il y a de ça dans l’apprentissage d’une langue.
Il y a de la fatigue dans une escalade, de la peur et du doute: la gourde se vide, le sac est lourd, la paroi raide, le corps s’épuise, saurai-je? oserai-je? à quoi bon? et la solitude dans l’effort, les compagnons plus frais que je retarde, ma petitesse soulignée par la majesté des montagnes… Il y de ça aussi dans l’étude.
Mais la montagne, tu connais Seigneur! c’est là que tu invitais Moïse, que ton Fils te priait,là qu’il enseignait,qu’il fut transfiguré, que sa croix fut dressée et c’est de là qu’il a envoyé puis laissé ses amis. C’est donc pour ça que je te sens si présent, Seigneur ! Dans l’enthousiasme et le doute, dans les progrès bondissants et les stagnations douloureuses, dans les heures grisantes d’étude facile et celles ténébreuses où rien ne rentre, dans la fierté de comprendre et l’humiliation d’être comme sourd… oui tu es là! Compagnon de joie et ami dans mes peines, Guide sûr et vrai pédagogue, premier de cordée quand c’est nécessaire, simple compagnon de route sinon.
C’est par la voie de l’humilité que la Thaïlande s’ouvre au randonneur que je suis. Merci.

DL