En ce Jeudi saint d’une année sacerdotale, belle et douloureuse aussi, il peut être bon de revenir à l’essentiel. Extrait d’un texte diffusé ces jours-ci dans les réseaux d’Eglise :
» Chers amis prêtres
Parce qu’il célèbre l’instauration de l’Eucharistie, le Jeudi saint est traditionnellement la « fête des prêtres », votre fête. Quelques jours plus tôt, vous aurez été rassemblés autour de votre évêque pour la messe chrismale. Pour chacun d’entre vous, cette rencontre est un temps de ressourcement, une sorte de fête de famille, où se renouvelle, dans le Christ, votre engagement pour le service du peuple de Dieu. Or, cette année, les révélations concernant des affaires de pédophilie assombrissent l’atmosphère. Comment ressentir la joie d’être prêtre quand des soupçons pèsent sur « les prêtres », faisant de cette généralité une menace durable et insupportable ? Et, plus largement, comment ressentir la joie d’être « catholique » devant un tel désastre ?
Nous pourrions nous taire, attendre que s’apaisent nos troubles sentiments de honte, d’humiliation et de colère. Mais nous entendons résonner les paroles du Christ : « Ceci est mon Corps », et nous entendons que nous sommes tous membres de ce Corps. Quand l’un de ses membres souffre, c’est tout le corps qui souffre. Cette souffrance que nous ressentons avec vous, nous prenons conscience qu’elle s’enracine aussi dans notre propre responsabilité devant ce qui arrive. Le silence qui est reproché à « l’Église » est aussi notre silence. Nous non plus, nous n’avons pas su voir, pas voulu entendre, pas osé parler. Aussi, nous prenons notre part, et partageons le poids de ce qui arrive. Si chacun de nous « est l’Eglise », qu’il le soit pour le meilleur et aussi pour le pire. (…) Instruits douloureusement par ces évènements, il faudra que vous, prêtres, et nous, fidèles du Christ, reconstruisions la communion ecclésiale sur la transparence, l’humilité et la sagesse, pour que notre Eglise puisse continuer à annoncer l’Evangile, et aussi pour qu’elle soit simplement plus « humaine ». Mais d’abord, aujourd’hui, à l’occasion du Jeudi Saint, nous voulons vous redire notre ferme et chaleureuse amitié. La révélation de crimes isolés qui sont le fait de personnalités perverses n’entache en aucune façon l’estime que nous vous portons ni la confiance que nous vous faisons.
Nous baptisés catholiques, nous rendons grâce à cause de vous, qui avez choisi de servir le corps du Christ dans le sacerdoce presbytéral, et nous vous remercions d’être parmi nous ces signes spécifiques de la présence du Christ. Vous êtes nos prêtres et nos amis, soyez assurés que vous nous trouverez à vos côtés dans les moments de joie comme dans les épreuves, dans la fraternité que fonde le Christ.
DL